Le Grand Méchant Gouffre s'avance
Trois premières semaines de marche d’approche, de tâtonnements dans le noir, de sauts périlleux au bord du Gouffre (deux au Théâtre aux Mains Nues [75], repère à belles têtes, l’autre au Mett [07], antre chaleureux de l’immense, irréductible et éternelle Valantin) et nous repartons, cœurs légers et pleine tête, de grains à moudre, de rêves à meuler et de visions à siroter.
Ainsi, Marcel Crampe s’épaissit proportionnellement à son mystère (que nous trifouillons avec grande joie et désir). Des mots lui sont sortis de la tête, et son regard fulgurant sous bas front s’illumine d’un amour grandissant pour une petite plante qui, elle aussi, à la fâcheuse tendance à grandir, prendre vie, jusqu’à effrayer notre pauvre être, reclus depuis perpète (« mais faut-il que tout tremble, toujours ? Toujours ? »).
Emmêlée d’ombres, de sonorités orgue-de-barbariesques crépusculaires et jouissives, et d’une nouvelle graine subversive, bouleversante, la question plane : « Où s’en va l’amour, à la fin ? ».
Eh bien, nous connaissons au moins sa prochaine destination : le bout du monde ! Nous serons donc :
- au phare de l’île Vierge (29), où nous serons en résidence d’écriture, deux fois deux semaines, en novembre puis en mai
- à la Barge de Morlaix (29) du 13 au 18 avril
- aux ateliers Jean Moulin à Plouhinec (29) en juin
Croisons nous aux bords des Gouffres !