Exprojections

Installation spectaculaire et manipulation d'images

QU'EST-CE QU'UNE EXPROJECTION ?

UNE CRÉATION IN SITU

DES TECHNIQUES DE PROJECTIONS ARTISANALES

LES ARBRES D'IMAGES

LES EXPROJECTIONS PARTICIPATIVES

LES TRÈS SACHANTES DE BEAUPORT

Qu'est-ce qu'une exprojection ?

Portée par les comédiens, musiciens et marionnettistes de la compagnie, installés en différents lieux du site, l'Exprojection en propose une histoire parrallèle. Utilisant plusieurs dispositifs de projection d'images originaux, les Exprojections transforment sols, façades et arbres en tableaux étonnants évoquant cette histoire inconnue mais étonnamment crédible. Les textes ciselés d'Olivier Vallet, interprétés en direct, les machines de théâtre et les boites optiques du même Olivier Vallet installées dans les espaces intérieurs, donnent lieu à de courtes formes visuelles et théâtrales, subtiles et mystérieuses, donnant corps à certains détails de cette histoire.

A mi-chemin des arts de la rue, de la marionnette et du théâtre d'ombre cette performance lumineuse et littéraire fait redécouvrir sous un angle inattendu le décor de la vie quotidienne. L'espace d'une nuit, les murs se peuplent de silhouettes animées, des histoires sont racontées au détour d'un chemin, des textes s'affichent sur le sol et les passants, et les arbres deviennent autant d'anamorphoses lumineuses parmi lesquelles le public peut déambuler.

UNE CRÉATION IN SITU

En fonction du lieu et de l'évènement, nous créons une banque d'images et de textes (et parfois de témoignages) fabriqués ou collectés par nos soins en amont et nous créons de courtes scènes, petites formes marionnettiques en lien avec l'histoire racontée. Les images sont fixes, tirées de gravures sur bois ou sur lino travaillées en grands aplats blanc sur noir, sans bord ni encadrement. Ainsi les visages ou objets représentés existent pour eux-mêmes, lorsqu'ils sont projetés sur les arbres par exemple, présences mystérieuses sorties des cadres à l’intérieur desquels nous avons l’habitude de les voir, que ce soit dans les musées, les livres ou sur les écrans.

L'installation visuelle peut être accompagnée d'une création sonore et musicale.

DES TECHNIQUES DE PROJECTIONS ARTISANALES

Les projections sur façades sont courantes de nos jours, le mapping vidéo est une technique connue de tous, spectaculaire et monumentale.

Résolument « low-tech », nous n’utilisons pas la vidéo, mais des rétroprojecteurs de forte puissance, dont la luminosité et le grain sont bien mieux adaptés à notre dessein.

Selon les projets, nous mettons également à contribution certaines de nos machines de théâtre : camera lucida, miroirs mous, miroir liquide, soap opera, qui permettent d'habiter avec pertinence certains espaces intérieurs ou extérieurs.

LES ARBRES D'IMAGES

Prenant au pied de la lettre la fameuse phrase de Marcel Duchamp « Le tableau est autant fait par le regardeur que par l'artiste », nous utilisons les arbres comme écrans.

Le public, de loin, ne voit que des feuillages éclairés. Au fur et à mesure de sa progression, des visages et des dessins vont lui apparaître dans les arbres, comme autant d’anamorphoses en volume. Chaque image se reconstitue totalement à ses yeux lorsqu’il se trouve précisément dans l’axe de la projection, soit entre le projecteur et l’arbre, soit derrière le projecteur. Suivant la disposition des arbres, à certains endroits plusieurs images lui apparaissent simultanément.

Ainsi les visiteurs sont conduits à évoluer dans le jardin, se regroupant à certains points pour découvrir les œuvres entières, ou s’en éloignant pour les voir se déstructurer ou se recomposer au rythme de leur déambulation.

Le fait de projeter sur un support non pas lisse, blanc et plat, comme le cinéma nous y a accoutumé, mais au contraire irrégulier, coloré et épais, confère aux images une apparence de volume et de profondeur. Et le moindre souffle de vent leur donne un étrange semblant de mouvement.

LES EXPROJECTIONS PARTICIPATIVES

Selon le projet de l'organisateur, nous proposons également de construire la banque d'images à projeter en ateliers de dessins ou de linogravure, libres ou en milieu scolaire.

Des ateliers de construction de lanternes en osier et papier lanterne peuvent également être organisés en amont.

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Exprojections passées et futures :

LES TRÈS SACHANTES DE BEAUPORT

Et si l’abbaye de Beauport avait discrètement accueilli une société secrète de femmes, Les très Sachantes, au départ des derniers religieux, juste après la révolution ? Et si l’histoire s’était inversée, les femmes inventant ici un nouveau mode d'existence, fait de plaisirs et de savoirs partagés, de mélopées nocturnes, de rituels mystérieux et insolents ?

Vos yeux s’habituant peu à peu à l’obscurité, cependant que la nuit descend doucement, laissez-vous mener par les dernièr·e·s descendant·e·s des Très Sachantes de Beauport. Ielles vous raconteront ces femmes ayant occupé nuitamment l’abbaye pendant plus de 100 ans, dans le plus grand secret. En leur compagnie, vous découvrirez ce passé réinventé, peuplé de silhouettes animées comme par magie, de récits oubliés et d’archives méconnues surgissant des murs de l’abbaye. Même les arbres se métamorphosent et dévoilent d’envoûtants visages.

Avec Gallia et Julien Vallet, Anne Bitran, Florence Boutet, Olivier Vallet, Gildas Etevenard, Léa Taupin

et les bénévoles de l'Herbe Folle et autres amoureux de l'abbaye : Ariane Bulliard, Pierre Dheilly, Dorian Dombray, Florence Laude, Delphine Lestage, Michelle et Gérard Loncle, Michelle Loncle, Elisabeth Mandart, Dimitri Markovitch, Michèle Masson, Dominique et Franz Mullner, Jacques Munier, Brigitte Pouillart, Laurence et Philippe Rombaut, Annie Claude Sanchez, Aude Ségur, Martine Tacheau, Pierre Toullec, Emmanuelle Trocheris.

Ils décidèrent de construire une ville comme dans leur rêve.

Italo Calvino, Les Villes invisibles

LES VILLES INVISIBLES

Chaque maison, dans chaque ville, porte un imaginaire. Pas seulement celui appelé par l’Histoire avec un grand H, évoqué immanquablement par les façades anciennes à colombages ou en granit breton, pas seulement celui des légendes, mais toutes les histoires que l’on peut se raconter, sur le mode du « et si… » ou du « on dirait que… », lorsque enfant on rêve sur le chemin de l’école. Nous allons donc projeter sur les façades de certains bâtiments les images de petits contes inventés, inspirés par eux ou par la ville. Et à côté, sur la façade mitoyenne, ou encore sur le sol, seront projetés les textes de ces légendes imaginaires, invitant ainsi le promeneur à une déambulation rêveuse et circulaire. Pas de « Son et Lumière » tonitruant donc, mais un temps suspendu, une découverte autre d’une ville ou d'un lieu chimérique.

Il sera donc question de pierres, d’eaux et d’oiseaux, de l’histoire vraie du Grand Trotrieux et du Cosquer, de la légende du Pot d’Argent, des terrifiants évènements survenus dans le Moulin au Cuivre ainsi que des circonstances qui ont vu la pauvre Madeleine s’allonger...

CORPOGRAPHIE, projet de territoire

Comment les corps font-ils monde ? Comment, par leurs mouvements, leur sédimentation, leurs frottements ou leur éloignement nos corps se reconnaissent-ils ? Comment percevons-nous notre propre corps ? Celui de l'autre ? Et comment en retour ceux-ci forment-ils le réseau du corps urbain ?

La ville nous rassemble et nous éloigne dans le même mouvement. La ville est vivante. La ville façonne. Façonne notre manière de vivre, de nous percevoir et nos manières de nous comporter. Nous sommes les entrailles de la ville. Ses yeux, ses oreilles, son nez. Mais où les situer ? Où positionner le cerveau ? Serions-nous capable de cartographier l'organisme de Villemur ? Son anatomie sociale et humaine ? À partir de textes, de réflexions et de réalisations, cette exprojection au long cours se propose de réinventer le corps urbain, avec ses mythes, ses légendes et sa réalité. Par la mise en place de différents ateliers, nous proposons au habitants d'imaginer une ville autre. Écriture (recherche de texte d’auteur-e-s d'ici et d'ailleurs, la collection d'histoires et de légendes urbaines, cadavres exquis, écriture libre ou collective), création d’images (recherche d'images d’archive ; dessin et linogravures réalisés en ateliers), répétition d’une visite guidée de l’exprojection par le groupe. C'est des échanges entre le corps écrit et le corps projeté que naîtra la mise en place du cortège final.

Au terme de cette expérience de création commune, une exprojection déambulatoire s'ouvrira aux non-participants. Cette balade nocturne, ponctuée par la mise en scène des textes écrits, parcheminera la ville d'un nouveau passé, ou d'un autre futur.

Image agrandie en plein écran