Capharnaüm !

Ce premier monde était une forme sans forme...

En 1578, se basant sur les connaissances de l’époque, le poète baroque Guillaume de Saluste du Bartas publie une œuvre encyclopédique, La Sepmaine ou la Création du monde, dans laquelle il décrit la naissance de l’univers.

Gallia & Julien Vallet marionnettistes, mettent en scène deux artistes : Benjamin Colin percussionniste bruiteur multi-instrumentiste et Olivier Vallet, montreur d’ombres, comédien et inventeur, accompagneront ce texte singulier en manœuvrant d’ingénieuses machines.

Dans leur espace d’expérimentation, quelque part entre le cabinet de curiosités et le laboratoire d’un savant fou, jonglant avec les éléments, ils rejouent la création du monde, faisant réagir lumière et matière au texte et à la musique. Ici, pas de marionnettes, mais des manipulations de substances diverses : terre, films de savon, liquides non newtoniens, fumée, lumière et de particules impondérables.

Aucune haute technologie mise en œuvre ici, mais des principes scientifiques simples et surprenants, produisent des effets spectaculaires, avec des instruments plus proches de l’atelier du bricoleur que du laboratoire du CNRS.

Quelques exemples des matières manipulées :

Les films de savon géants
Les projections de tourbillons de couleurs générées par la musique sur une bulle de savon
Projections de réactions tensioactives
Projections d’ombres blanches à l’aide de miroirs souples

La Musique

Nous créerons, ainsi que nous l'avons fait pour Les Derniers Géants, un instrumentarium dédié au spectacle. Il faudra, par expérimentations successives, déterminer les sons, timbres et tessitures les plus aptes à animer la lumière, à faire réagir les machines optiques d'Olivier, mais également à rendre l'ambiance baroque et foisonnant du texte de Du Bartas. Dans une démarche de lutherie expérimentale, nous tâcherons de n'utiliser l'électronique qu’au minimum, peut-être pour transmettre et amplifier les sons, mais pas de loopers pas de laptops,...Nous développerons des moyens acoustiques pour générer, puis jouer des sons. L'usage et l’exploration de bourdons sont ici envisagés, basses continues à vent ou à cordes, évolutives, pour les remugles cosmiques, créant des musiques hypnotiques et harmoniques propres à animer de manière progressive les images d'Olivier, à en tirer toute la finesse, mais également des sons percussifs et heurtés, des chocs sonores et vibratoires, ou encore l'emploi de moyens mécaniques pour faire jouer plusieurs instruments de concert. La lutherie et la composition iront ensemble, mais, bien-sûr, c'est la lumière qui décidera, au final.

« L’art s’insère à mi-chemin entre la connaissance scientifique et la pensée mythique ou magique; car tout le monde sait que l’artiste tient à la fois du savant et du bricoleur : avec des moyens artisanaux, il confectionne un objet matériel qui est en même temps objet de connaissance ».
Claude Lévi-Strauss, La Pensée sauvage.

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